Cacao : la Confédération s’engage pour améliorer la qualité de la filière au Cameroun, par Claire Sophie Martin

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En 2017, la Confédération des chocolatiers confiseurs de France a noué un protocole d’accord avec le CCIC, Conseil interprofessionnel du cacao et du café au Cameroun, 5ème pays producteur de cacao (250 000 tonnes par an). Objectif : aider les producteurs de cacao camerounais à améliorer la qualité de la fève.

 

 

A l’origine du projet, le chemin croisé entre Christophe Bertrand, P-dg de la chocolaterie A la Reine Astrid, et une femme productrice de cacao dans un village du nord de Yaoundé. Suite à leur rencontre en mai 2017, le Français réalise que les producteurs africains manquent d’infrastructures, ils ne produisent alors « que » 300 kilos par hectare au Cameroun,  pour mieux fermenter la fève et ainsi gagner en qualité. C’est ainsi qu’est né le projet soutenu par la Confédération des chocolatiers confiseurs de France et le CCIC. Grâce à des subventions, des coopératives naissent et permettent aux producteurs de se regrouper. Ensemble, ils trient les cabosses, homogénéisent la qualité de séchage, assurent une meilleure fermentation via des infrastructures dédiées, autant de mesures qui améliorent la qualité du cacao. Dans le projet sont prévues des actions de formation pour les producteurs et la création de trois « Centres d’excellence du cacao », le tout sous couvert de l’expertise d’Alexandre Bellion, P-dg de la Chocolaterie Alexandre. Le vaste projet a aussi en ligne de mire l’augmentation du volume de production et la pérennité des producteurs. Toutes ces actions seront inscrites dans une Charte Qualité élaborée entre les chocolatiers français et les producteurs camerounais.

 

 

« Destination Chocolatiers engagés »

Sensibiliser les professionnels et le grand public sur le sujet du cacao équitable afin d’améliorer les conditions de travail des planteurs et leur permettre de produire un cacao de qualité : tels sont les objectifs de la Confédération des chocolatiers confiseurs de France via le Label « Destination Chocolatiers engagés ». Il garantit notamment aux producteurs que les fèves soient bien issues de coopératives mais aussi que le prix de la matière première soit le plus fixe possible avec un minimum assuré et non dépendant du cours de Bourse. Quant aux transformateurs, ils s’engagent à acheter le cacao à un prix « juste », utiliser les fèves sans les mélanger ou encore à faire la promotion du Label. Plusieurs acteurs de la chocolaterie ont déjà fait le déplacement au Cameroun comme la maison Domory ou les établissements Morin. D’autres se sont positionnés pour faire partie d’un prochain voyage afin de s’engager auprès des professionnels comme la maison Valrhona. Nul doute que ce partenariat améliorera la filière de production mais aussi et surtout la qualité du cacao, mais aussi des chocolats et desserts.

 

 

Quel marché pour le chocolat ?

Chaque année, ce sont 4 millions de tonnes de chocolat qui sont consommées dans le monde, soit 127 kilos par seconde pour un chiffre d’affaires de 72 Mds€. En tête des pays grands consommateurs, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Autriche, le Danemark, la Belgique et la Finlande. Si les pays européens consomment 40% du chocolat mondial, la France tire son épingle du jeu se plaçant au 7ème rang des consommateurs avec 405 000 tonnes consommées chaque année pour un chiffre d’affaires de 3,2Mds€. Côté fabrication, 590 000 tonnes de chocolat sont fabriqués en France par plus de 1600 entreprises dont 90% de PME (405 000 sont vendues aux consommateurs et 185 000 aux professionnels). Près de deux tiers sont exportés chaque année, soit 250 000 tonnes. En 2016, le secteur du chocolat connaît une croissance de plus de 2% avec plus de 126 000 tonnes de tablettes vendues.

 

Source : chiffres de la Confédération des chocolatiers confiseurs de France