Messieurs les banquiers, mouillez votre chemise maintenant !

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Gerard SABY
Gerard SABY

Nous sortons d’un Sirha qui, il faut le reconnaître, a tenu toutes ses promesses, tant par la quantité que par la qualité des visiteurs pour la plus grande satisfaction des exposants.

Il faut maintenant aller jusqu’au bout. Mais quel est-il ce bout ? C’est tout simplement concrétiser tous ces contacts pris au salon car nous savons que les promesses rendent les fous joyeux. Mais en affaire, personne ne vit très longtemps avec des promesses, alors nous nous tournons vers nos merveilleux banquiers.

Et c’est là que le bât blesse.

Lors de nos visites sur les stands, le désir d’investir de nombreux boulangers et pâtissiers était indiscutable. Seul l’accord – incertain – de la banque pesait lourdement, au risque de freiner un pan économique important pour les fabricants de matériels. Les exportations manquent de muscles, les artisans d’argent, les entreprises de fonds à investir, et les banquiers avancent masqués. Ils se cachent derrière l’incertitude de leurs clients mais jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont pas les artisans ou industriels qui les ont « mis sur le flan », mais leurs placements hasardeux. Messieurs les banquiers, ne faites pas payer vos placements « imbéciles » à ceux qui se lèvent tous les matins pour rembourser honnêtement leurs dettes. Maintenant, messieurs les banquiers, mouillez votre chemise… Vous verrez, les artisans sont des gens responsables, courageux, qui ont le sens de l’honneur. Un commerçant sait parfaitement que lorsqu’il achète un crédit à sa banque, il fait travailler sa banque, il fait travailler son fournisseur, il fait travailler son personnel dans de meilleures conditions, il donne de la valeur à son entreprise, et il y a fort à parier que si les affaires vont mieux, vous irez encore mieux ! Ne soyez pas frileux ! Ouvrez les robinets pour l’histoire ! Nous ne vous ferons pas d’histoires…

 

Maintenant, à nous de bien gérer notre activité avant que les administrations instaurent un « bilan à points ». Nous avons tout de même l’impression que le « permis de gérer » pourrait se voir retiré à certains… Notre secteur de la boulangerie a trouvé l’ADN de la bonne gestion, et c’est sans doute parce que les artisans de notre filière sont des gestionnaires responsables. Les générations se suivent et se sont formées à la prise en compte d’un résultat équilibré, d’un bilan positif, même si les marges de manœuvres ne sont pas gigantesques. En période de crise la boulangerie pâtisserie reste une valeur sûre, alors même que les rapports de la CGAD témoignent de grandes difficultés dans d’autres secteurs de l’artisanat.

Pâques arrive à la fin du mois, les jours rallongent, les fêtes de famille pointent à nouveau leur nez et les oiseaux migrateurs remontent vers le nord, annonçant la belle saison. Ce n’est pas une bonne nouvelle, ça ? Alors, parez vos vitrines aux couleurs de Pâques, ce beau jaune qui servira d’écrins à vos réalisations chocolatières, ouvrez grand vos boutiques et vos cœurs à des clients, qui comme vous, attendent la fin de l’hiver économique et se réjouissent du soleil que vous leur offrez.

Soyez heureux, bonne lecture, et rendez-vous dans notre prochain numéro de mai/juin.

 

Gérard SABY